Le premier matin
j’ai étalé ma rabane
Puis la futa puis la serviette
ensuite j’ai fait une boule pas très ronde avec le sac de plage et je me suis installée
Il était huit heures trente,
La mer s’était retirée, les graviers et les algues étaient mouillés. Tout semblait timide : le soleil, le bleu du ciel, les vagues.
Au bout de la digue qui faisait l’angle, un dernier pêcheur ramassait ses affaires.
J’ai écouté l’eau, respiré le sel, pensé à sortir un livre du cabas tressé qui me servait de coussin
mais je n’avais pas envie de faire semblant même si c’était un très bon livre.
Il faut savoir que dès le levé suivant j’étais mieux équipée.
Ainsi j’ai disposé pendant quinze débuts de journées, la rabane le matelas de plage (triptyque rouge orné d’une anse qui se déplie sans difficulté) la futa la serviette assez grande et un drap de bain plié pour s’approcher de la forme d’un oreiller, il est jaune vif et il est neuf.
Ponctuelle, arrivant à l’heure où la mer s’était rétractée depuis peu, sur une rive pas sèche, pas sableuse, pas domestiquée
On s’y rend par un petit chemin avec de chaque côté des maisons, certainement de vacances, elles font rêver le monde
au bout de trois marches de fortune, il faut prendre garde, il n’y a pas de rampe, les galets
qui jonchent le sol après l’escalier, ont, à l’occasion, car la mer le soir le capture puis à l’aube les ramène, des pointes qui peuvent blesser les pieds distraits
@AT Bleu comme matin