Stéphanie Pélerin et son premier roman

Ma très chère Stéphanie,

Bien sûr tu es une amie et nous nous entendons comme larrons, mais quand il s’agit de lecture et de dire son ressenti à propos, ni l’une ni l’autre ne faisons de ronds de jambes. D’abord merci, parce que si j’ai mon nom écrit quelque part chez Fayard, c’est grâce à toi :  » A Aline Tosca sans qui… » mais oui, ça et la dédicace manuscrite, j’étais en joie. Mais, et je sais que tu me le demandes, je vais exposer ce que je pense de ce livre (bon patience les autres, je vais vous dire de quoi ça parle !) que tu as mis longtemps à m’envoyer et que j’ai lu presque d’une traite (en deux jours parce que j’avais ma vie de machines à laver en retard). Bref, je t’ai entendu le construire, suer, râler, j’étais dans tes coulisses et puis hop, je passe les détails, le voici édité, chez Fayard/Mazarine. Premier bon point pour l’éditeur, jolie couverture, bon format et souci de l’écosystème (papier à base de fibres certifiées et empreinte carbone réduite). Avec moi il te faut franchir trois gros obstacles : je suis une sale littéraire attentive à ce que d’une façon ou d’une autre on s’attache à la forme, j’aime dans toute lecture trouver une cruauté pas dramatique, eh ouais c’est compliqué ça et enfin, je ne suis pas trop branchée romance. Là tu te dis c’est râpé, elle a vraiment pas aimé. Bon d’abord, présentons le livre (et toi) :

Présentation de l’éditeur

Quand Ivana se fait larguer comme une vieille chaussette par Baptiste, après huit ans d’amour, il ne lui reste plus que ses kilos et ses rides à compter. Pas facile de se retrouver sur le marché des célibataires à la trentaine, quand, pour couronner le tout, on manque de confiance en soi.
Tentant d’ignorer son chagrin, elle décide de reprendre sa vie (et son corps) en main et s’inscrit sur « Be my boy », célèbre site de rencontres. Si l’offre est alléchante, les produits sont souvent de second choix, voire des retours de marchandise… Heureusement, il reste les amies et le bon vin.
À travers des expériences étonnantes, Ivana doit réapprendre à prendre soin d’elle. Mais rien ne sert de courir… il suffit juste d’être au bon endroit, au bon moment.

Un orteil dans la quarantaine, professeur de français en banlieue, Stéphanie Pélerin exerce un métier qui lui demande souvent autant de poigne et de tact que celui de dresseur de fauve. Depuis décembre 2008, elle tient un blog aussi éclectique qu’elle : des albums pour enfants aux romans épicés en passant par la BD, elle dévore tout ce qui se lit. Presque (jeune), presque (jolie), (de nouveau) célibataire est son premier roman.

 Biographie de l’auteur

Un orteil dans la quarantaine, professeur de français en banlieue, Stéphanie Pélerin exerce un métier qui lui demande souvent autant de poigne et de tact que celui de dresseur de fauve. Depuis décembre 2008, elle tient un blog aussi éclectique qu’elle : des albums pour enfants aux romans épicés en passant par la BD, elle dévore tout ce qui se lit. Presque (jeune), presque (jolie), (de nouveau) célibataire est son premier roman.
On zieute la couverture :
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Et on y retourne. J’avais des craintes avant de commencer : pourvu que ce ne soit pas plat, qu’on ne voie pas les coutures, qu’elle oublie pas les ressorts, ça doit rester frais, rebondissant, qu’elle se fende de quelques formules bien placées et, ça peut surprendre de ma part, pourvu que ce soit féminin, j’avais envie d’un livre féminin.
Mon avis : 
Pour me faire aimer de la romance, faut se lever de bonne heure. Et tu réussis ce tour de force. D’abord parce que ton livre est super bien calibré. Ensuite, que veux-tu, j’y suis chez moi avec tes profs d’EPS, tes collègues de français, ta documentaliste, tes lycéens inattentifs. Un bémol toutefois, il m’a manqué davantage de tendresse face aux jeunes, un peu de ce sourire amusé qui nous pousse encore et toujours à aller leur fourguer nos enseignements, quelquefois malgré eux ! J’ai vraiment apprécié la qualité d’une écriture fluide, l’humour toujours présent et second et dernier mini bémol parce que c’est de la romance et si t’avais fait ce que je vais dire ça n’en serait plus, il m’a manqué un peu plus de cette cruauté, de ce chagrin mouché dans la jupe de la meilleure amie, de ce torrent de larmes dans le plaid du canapé et… sauf que si t’avais fait ça, ce ne serait plus Ivana la narratrice, alors on oublie. On se souvient donc que je l’ai lu en même pas deux jours au milieu du linge qui sèche et surtout, ma très chère Stéphanie, ton roman m’a donné le sourire, tout le temps, ton roman, j’en ai oublié que c’était le tien d’ailleurs, m’a embarquée dans un univers hyper frais, bénéfique, il m’a fait du bien. Alors tu diras de ma part à Ivana-Nana qu’elle a bien raison de relire Zola à longueur de temps (je fais pareil avec mes auteurs fétiches, Marguerite Duras, qu’elle m’a régalée de bons mots et surtout que je l’attends bien volontiers et presque impatiente pour le tome 2 (si ça lui dit), en tous cas, que je suis ravie de la connaître.
Et je n’y résiste pas, voici un échantillon en vrac de phrases qui me plaisent :
« Elle cocha « autre » et un petit encart s’ouvrit dans lequel elle inscrivit : « La seule personne que je doive rencontrer je ne peux la trouver sur ce site. Et cette personne, c’est moi »
 » Elle était chez elle, elle le sentait. Elle savait que la ville et ses habitants avaient mauvaise presse, on les disait superficiels, on critiquait leur étroitesse d’esprit (…) Malgré tout, elle portait cette région dans ses tripes. On pardonne tout aux terres dans lesquelles on a poussé »
T’as eu peur, hein, Stéphanie, que j’aime pas ? Alors un grand oui à ce livre et c’est pas le oui de l’amitié, c’est celui de la lectrice.
Quant à vous qui venez de lire mon article, si ce n’est déjà fait, achetez ce livre, ici sur Amazon par exemple, ou bien trépignez chez le libraire s’il ne l’a pas encore (le libraire aussi, c’est chouette) :
 https://www.amazon.fr/Presque-jeune-presque-nouveau-c%C3%A9libataire/dp/2863743651/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1476616469&sr=1-1

Entretien avec Gilles Milo-Vacéri

Bonjour Gilles, j’ai cette chance d’avoir dirigé pour Collection Paulette ton superbe roman : Les nuits de Sophia et ce n’est plus un secret, les romans de ta plume programmés aux éditions du 38 sont nombreux avec notamment pour le 15 octobre, L’affaire Aurore S..

Sophia, Aurore, qui sont ces personnages magnifiques ?
Dans mes récits, il y a toujours une part de fiction et une autre de réalité, que j’entremêle soigneusement pour mieux perdre mes lecteurs. Si la première sort tout droit de mon imagination, la seconde est puisée dans mon passé et mes expériences personnelles. D’ailleurs, en ce qui me concerne, cela ne s’arrête pas à la création des personnages, mais c’est un autre débat.
Ainsi, Sophia est une femme que j’ai croisée – sous un prénom différent bien entendu – il y a longtemps et perdue de vue. C’était une amie qui avait rencontré les mêmes soucis que l’héroïne du livre et avec qui j’ai beaucoup parlé pour la soutenir. J’aime cheminer entre vrai et faux, alors peut-être que la rédemption de Sophia ressemble à celle de mon amie d’autrefois ? En entretenant cette part de mystère sur mes livres et leurs vérités cachées, je donne aux lecteurs un immense pouvoir qui n’a pas de prix : rêver et imaginer seul ce qu’il a envie de croire.
Pour Aurore, c’est encore plus particulier et la sortie de ce thriller devrait susciter quelques réactions de surprise. Alors, un scoop pour toi ? Ce personnage n’en est pas vraiment un et elle existe bel et bien, tout est révélé dans le livre et pour l’instant, je te dirai simplement qu’il s’agit de la femme de ma vie. Pour en savoir plus, il faudra patienter jusqu’au 15 octobre.

Les éditeurs qui rêvent de t’avoir dans leurs escarcelles, et pas les moindres, sont nombreux. Pourquoi nous ?
Pour bien comprendre, cela mérite un retour en arrière. Depuis presque cinq ans, j’ai mis en place une vraie stratégie pour réussir dans l’écriture et vivre de ma plume. C’est d’ailleurs ma seule activité et crois-moi, à raison de 15 heures de travail par jour, on peut parler de réelle profession.
À mes débuts, j’ai rencontré des escrocs qui se faisaient passer pour des éditeurs, mais je ne m’en suis pas trop mal sorti en évitant le pire. J’ai eu la chance d’entrer dans l’écurie Harlequin HQN et c’est là que j’ai appris toutes les techniques de l’écriture. Au passage, il faut arrêter de rêver, écrire est un métier et le talent, quel qu’il soit, ne suffit pas. Je savais raconter des histoires, mais… pas les rédiger (concordances de temps, point de vue, dialogues, etc.). Je leur dois beaucoup et si j’en suis là, c’est vraiment grâce à eux.
Malheureusement, si tu veux percer, tu n’as que deux possibilités qui reposent sur un facteur commun essentiel. Soit tu signes dans une grande maison, soit chez un éditeur moins important mais solide et sérieux, les deux reposant sur une condition sine qua non, la publication du support papier. Aujourd’hui et sans toutefois le négliger pour autant, je pense avoir fait le tour du numérique qui ne représente qu’à peine 3 % du marché. Si je veux monter une marche de plus, je ne peux plus me cantonner à cet aspect de l’édition. Pour l’instant, sans trop en révéler, disons que je suis en pourparlers avec des maisons réputées sur la place parisienne, cependant, je n’ai encore rien signé et l’espoir fait vivre !
Je développe donc mon activité aux Éditions du 38 pour différentes raisons. Les premières sont professionnelles et déjà décrites plus haut. Ensuite, eh bien, c’est grâce à toi, ma chère Aline, si j’ai connu cette maison. Il y a Anita, la directrice, avec qui j’ai noué une solide amitié et une saine complicité. Ma venue repose donc sur le sérieux du 38, son organisation (soumission des projets, décisions rapides, ligne éditoriale en adéquation avec mes écrits, editing, distribution / diffusion, publication papier, etc.) et sur un attrait humain qui chez moi, reste essentiel et primordial. Pour mieux cerner le débat, j’avais besoin d’une maison d’édition sérieuse, dans laquelle je pouvais avoir confiance et me sentir à l’aise, d’autant plus qu’un auteur doit être soutenu par son éditeur. Je parle de la promotion des titres, des lancements, de l’accompagnement du projet et même pour un détail qui pourrait paraître saugrenu, mais l’attrait des premières de couverture qui engendre partiellement le succès d’un titre. Eh oui, ce petit rien est crucial pour les ventes !

Dans Les nuits de Sophia, tu explores un monde qui est proche du pornographique, pourtant, l’histoire, la psychologie, sont bien présentes. Quel est donc ce secret d’écriture qui te rend si adroit et si sensible ?
Je vais être cash, décrire une scène de sexe, c’est à la porté du premier venu, car la sexualité est un acte humain et naturel, relevant de la vie. Tout le monde sait ce que c’est, enfin normalement. Si tu veux faire la différence, tu dois agrémenter les scènes en apportant un scénario crédible, en retirant la vulgarité qui ne sert à rien et en écrivant une véritable histoire.
Je fais des recherches pour mes textes érotiques, comme je peux en faire pour les romans historiques, par exemple. Je crée des personnages avec des fiches, j’ai une timeline (repères chronologiques des actions, interventions / interaction des perso., etc.), je gère le récit par chapitre via mon storyboard. Pour faire simple, j’y mets le même soin que pour un thriller ou un polar.
Ainsi, cela crée une véritable atmosphère, des personnages qui ne se résument pas à des acteurs de X avec une longueur de pénis ou une taille de soutien-gorge. Ils pensent, ils sont humains, ils vivent et ont des problèmes comme tout le monde, en étant intégrés dans un récit qui tient la route. Le sexe fait partie de la vie et intégrer cette dernière à une histoire érotique la rend plus réelle, plus crédible et facilite l’identification du lecteur au personnage.
Sophia a des soucis et c’est une rencontre qui va la faire évoluer, mais pas que sur le côté sexe. Ses raisonnements, ses pensées comme ses projets professionnels, ses habitudes de vie, tout se rejoint pour créer une femme actuelle, confrontée à des problèmes qui pourraient toucher n’importe qui. Vie moderne, travail à responsabilités, sexe, divorce…

L’affaire Aurore S. semble déjà intriguer beaucoup ton lectorat. Est-ce trahir que de penser que ce roman a déjà ta préférence parmi tes œuvres ?
Je reçois déjà quantité d’e-mails de mes lectrices fidèles me demandant des précisions sur ce roman, sa nature et pourquoi j’en parle autant. Avec ta précédente question, j’avais déjà levé un coin du voile en faisant une première divulgation.
Après pratiquement une centaine de nouvelles, une quinzaine de romans, je t’affirme que L’affaire Aurore S. est le meilleur de tous mes écrits et de très loin. C’est le premier que j’écris avec mon cœur et non en raisonnant comme auteur, ceci expliquant cela.
Allez, un deuxième scoop ? Je peux te confier que le livre fera du bruit lors de sa sortie, tout du moins dans notre petit monde littéraire. Si tu préfères, ce roman n’est pas qu’un roman et dès les quatre premières pages, la surprise sera hallucinante – et je pèse mes mots – pour le lecteur et c’est une certitude.
Alors, je fais ce qu’il faut pour qu’il bénéficie d’une plus grande audience et j’en profite pour remercier la trentaine de blogueuses qui m’accompagne sur ce lancement et la promotion du titre. Idem, sans Anita, non seulement le projet n’aurait pas vu le jour si rapidement, mais je sais qu’elle va se démener afin de le promouvoir au mieux. C’est fantastique d’être ainsi soutenu !
Je sais qu’il plaira, cela ne peut pas être autrement, non que je fasse un excès de confiance en moi, ce serait mal me connaître, mais tout simplement parce que ce thriller fera… rêver !
Tu vas alors me demander, mais comment peut-on faire rêver avec un thriller ? En inventant le nouveau genre du romantico-thriller, peut-être ? (Sourire) Rendez-vous le 15 octobre pour en savoir plus et je conclurai ainsi : La vérité dépasse souvent la fiction, c’est encore plus vrai dans L’affaire Aurore S..

Que puis-je te souhaiter de mieux ?
Si tu m’avais posé cette question il y a un an, j’aurais répondu différemment. J’aurais formulé un vœu simplement professionnel, comme de me souhaiter la réussite et de m’accomplir dans ce métier pour lequel j’ai déjà fait beaucoup de sacrifices, y compris dans ma vie privée, et consacré l’essentiel de mon temps et toute mon énergie. Ça, c’était avant et même si cette vérité d’autrefois est toujours d’actualité, elle est passée au second plan.
Aujourd’hui, si tu le permets, ma réponse aura une saveur différente et plus énigmatique. L’affaire Aurore S. sortira le 15 octobre prochain et je n’espère qu’une chose avec la publication de ce livre. Je souhaite une réaction, une seule et unique, et je ne te dirai pas laquelle ! Cela n’a rien à voir avec l’accueil de mon lectorat, les chiffres des ventes ou que sais-je encore. Non. Je n’attends qu’un truc dingue… Oui, une dinguerie, j’ose le dire, mais c’est encore une autre histoire sur laquelle je ne veux pas m’expliquer.
Alors oui, souhaite-moi, s’il te plaît, ce que je n’ai pas voulu dire et ce sera vraiment le meilleur et la plus belle chose au monde pour moi. Merci, Aline !

Merci Gilles, tellement…

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