#1000 signes, pas plus pas moins
Et puis elle tombe comme un couperet, elle est sans appel, la phrase qu’on va tous dire, auteur, éditeur, famille ami, c’est l’évidence, la raison à laquelle il faut se rendre : ça se vendra pas. Trop cul ou pas assez, trop confidentiel, pas romance et la mode c’est la romance, pas dans les clous, non, ça se vendra pas. C’est une sorte de sentence irrévocable et souvent l’auteur prend tous ses feuillets, les bazarde et aussi d’un splendide clic, hop dans la corbeille de l’ordinateur, il condamne après avoir entendu le verdict. Ça se vendra pas, c’est pas qu’on trouve pas ça bien ou inintéressant c’est juste que ça va pas emballer. Ce serait comme un speed dating de la publication, l’homme ou la femme viendrait en librairie avec son habit hors de la mode, on pourrait se dire qu’à contre-courant qui sait, mais non si ça se vendait pas, alors ça part aux oubliettes, on prend un air navré, si ça se trouve eh ben c’est mieux. Ceci dit, qui ne tente rien n’a rien, mais trop tard, on a jeté.