Liaisons impudiques – Clarissa Rivière

Clarissa Rivière est un auteur phare de la collection Osez 20 histoires des éditions de La Musardine. C’est dans un registre très différent que je la retrouve aujourd’hui avec un recueil de textes érotiques et plutôt intimistes, illustré de photographies crues de Pino. Tout ça dans la collection Sextasy des éditions Numériklivres. 

D’habitude, j’aime ses histoires, elle n’a en effet pas son pareil (ou sa pareille) pour camper des situations sensuelles avec fraîcheur et une once de désinvolture. Son écriture fluide sert son petit monde littéraire à ravir. Mais elle ne cesse de me surprendre, par sa liberté, cette liberté de plume qu’elle s’accorde et cette sorte de bienveillance qu’elle fait planer, toujours, sur chacun de ses personnages. Clarissa Rivière aime ses personnages.

Il s’agit d’un recueil de textes à mi-chemin entre la poésie, la nouvelle, le texte court, la pensée érotique.

« En quelques minutes, il lui fit tout oublier. Magali sentait la jouissance monter peu à peu. Très localisé d’abord, là où l’objet s’activait avec précision, son plaisir changea bientôt de dimension et explosa dans chaque parcelle de son corps. Elle ne put s’empêcher de crier. Magali n’avait jamais connu un si bel orgasme de sa vie. Elle laissa l’olisbos glisser doucement de son sexe et resta longtemps immobile, sous le choc, reprenant son souffle et s’endormant peu à peu. » (Antiquité)

« Elle regardait chaque femme, les détaillait. Choquée et enflammée à la fois. Certaines ressemblaient à de jeunes adolescents. Seul le bout de leur sein pointait et se détachait de leur torse plat. D’autres étaient de véritables madones, énormes, débordantes, et pourtant gracieuses.
L’idée lui vint alors d’enlever son haut de maillot de bain elle aussi, et ses seins apparurent, lourds, blancs, nacrés, tremblants de peur et de timidité. Lentement, avec une désinvolture feinte, elle s’enduisit de crème solaire. Son désir devint si fort qu’elle s’abattit sur le sable et s’y frotta jusqu’à l’apaisement. Le contact des grains durs contre sa peau était presque douloureux, le mince tissu de son maillot ne la protégeait guère, mais il ne pouvait être question de se toucher directement, au milieu de ces femmes exposées. Soulagée, Julie reprit ses esprits. Imaginant des regards braqués sur elle, craignant d’avoir été surprise, elle préféra lever le camp rapidement. » (À la plage)

Clarissa nous offre des textes charmants, aux petites touches impressionnistes, à la féminité majestueuse. J’aime aussi les photographies de Pino, en contraste presque, davantage sexuelles quand Clarissa lutte pour ne pas en dire trop. C’est un joli mariage.

Ce livre est mon grand coup de cœur féminin de l’été, c’est un livre fait pour l’amour et l’oisiveté, agréable à aborder, un mélange de finesse et de sensualité.

Image

http://www.storenumeriklire.com/litterature-erotique/278-les-liaisons-impudiques-de-clarissa-riviere-photographies-by-pino.html

On retrouve Clarissa Rivière (et moi aussi) dans le dernier sorti de la collection Osez 20 histoires, celui de l’été, qui dit été dit torride, qui dit torride dit Dorcel car il s’agit d’un partenariat dont j’ai déjà parlé dans ce blog. Je l’ai lu, j’ai apprécié une nouvelle fois ce recueil aux accents exotiques :

http://www.lamusardine.com/P28250-osez-20-histoires-de-sexe-torride-collectif.html

Image

Laisser un commentaire